Fontaine

Monument - Gourbeyre

Construite en pierre de taille pour fournir de l’eau potable à la population, elle fut particulièrement utile à la suite de l’épidémie de choléra qui toucha la Guadeloupe entre 1865 et 1866. Récemment rénovée, la fontaine du bourg constitue un authentique symbole de solidarité. Cette épidémie de choléra qui toucha Gourbeyre sévit avec violence dans toute la Guadeloupe. Des épidémies cholériques avaient déjà frappé les îles des Caraïbes comme Porto Rico, Saint-Thomas, Barbade ou Sainte-Lucie provoquant la mise en quarantaine des navires à destination des Antilles françaises. Malgré ces précautions, on ne put éviter l'épidémie de 1865-1866 qui marqua les esprits par sa soudaineté. Plusieurs hypothèses quant à son origine sont évoquées. L'épidémie se propageant à partir de Pointe-à-Pitre (octobre 1865), elle aurait eu pour cause un marais infesté à proximité. On a parlé aussi d'un navire de commerce venu de Métropole, le Sainte-Marie ; on a évoqué enfin l'arrivée à cette période d'immigrants venus d'Inde. Au même titre que Gourbeyre, toutes les communes furent donc touchées (Bouillante en novembre 1865 et Anse-Bertrand en janvier 1866) et le Directeur de l'intérieur de l'époque envoya des instructions pour organiser la prévention dans les communes. Cette épidémie entraîna la disparition de près de 8% de la population. Les chiffres d'avril 1866 indiquent 11 939 décés en Guadeloupe pour une population totale de 149 407 et le pourcentage de personnes atteintes est établi à 17% de la population, chiffre exorbitant, atteignant indistinctement toutes les catégories de population. Outre les conséquences économiques et la nécessité de redoubler de vigilance, il fallut s'occuper des survivants, en particulier des orphelins, recueillis par les familles, des voisins ou des proches. Les premières aides arrivèrent en janvier 1867.