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Petit-Canal

Grande-Terre - 8 262 Hab.

 

Petit-Canal : terre d'émotions.

Commune du nord-ouest de la Grande Terre, Petit-Canal s’appelait au XVIIè siècle Mancenillier, du nom d’un arbre à la sève toxique qui abondait à cet endroit. Elle prendra en 1730 le nom de Canal, puis celui de Petit-Canal en 1750. C’est en effet autour d’un canal creusé par les habitants de la commune au XVIIIè siècle que se développa le bourg. L'histoire de Petit-Canal reste liée à un passé douloureux puisque cet ancien site cannier, très actif au XIXè siècle, fut aussi un marché d’esclaves. Le bourg se trouvait en contrebas du morne et constituait le terminus d’un chenal long de 300 mètres qui le reliait à la mer. Ce chenal qui a donné le nom de Petit-Canal était utilisé par des barques qui rejoignaient par là des navires négriers ancrés au large et revenaient à terre chargées. Débarqués, les esclaves étaient acheminés vers la place centrale du village. Il y aurait eu là un marché aux esclaves.  
Comme dans tout le nord de la Grande Terre, la vocation sucrière de Petit-Canal s'imposa très rapidement. On peut voir encore aujourd’hui les vestiges, moulins à vent, voie ferrée, restes d'usines, l'appontement de Beautiran, témoignant de l'importance de l'activité industrielle de la commune qui compta 47 sucreries. Au début de la révolution industrielle, en 1844, s'implanta l'une des premières usines centrales de l'île, celle de Duval. C'est l'époque où les colons subissent la concurrence du sucre de betterave qui dominera le marché mondial pendant que d'autres colonies produisent aussi du sucre. Ils prennent conscience que la période de l'habitation sucrière est finie et cherchent un moyen d'augmenter la productivité de façon à pouvoir vendre moins cher en Europe. Sous l'impulsion de Daubrée, ingénieur français envoyé en mission, un bouleversement radical de la production fut conduit suggérant aux colons d'abandonner la fabrication de sucre avec les moulins et de vendre leurs cannes aux usines pour une meilleure productivité. La destruction de nombreux moulins causée par le tremblement de terre du 8 février 1843, finira de convaincre les colons réticents.
La période de l'abolition de l'esclavage est marquée par d'importants troubles sociaux mais aussi par l'érection de deux monuments. Le premier, en face de l'église, amputée de sa croix, célèbre l'abolition de 1848. Est gravé sur une plaque en marbre le simple mot “Liberté“. Le second, dénommé “Marches des esclaves“ est un escalier monumental de 54 marches en pierre de taille qui selon la tradition aurait été percé au moment de la libération des esclaves. Récemment fut construit le Monument de la flamme éternelle à l'esclave inconnu. Le bas du bourg insalubre, ancien centre de la commune sera délaissé au profit du haut du bourg en pleine évolution auquel on accède par ces fameuses marches donnant sur l'église. De la fin du XIXè siècle au début du XXè, les grandes usines de Cluny puis de Duval seront absorbées par celle de Beauport, installée à Port-Louis, la commune voisine. Peu à peu les usines et distilleries de la région disparaissent lors des crises sucrières.
Dotée d'une intense activité agricole avec la culture de la canne encore très présente et l'élevage, Petit-Canal s'ouvre aujourd'hui au tourisme. Outre un ensemble de bâtiments à l'architecture signée Ali Tur (église Saint-Philippe et Saint-Jacques, Mairie, école primaire Sainte-Geneviève, école primaire du bourg), la commune possède de sérieux atouts facilitant son inscription dans un parcours touristico-culturel. Les marches de l’esclavage, le site de Duval, le petit port de pêche, qui fût, dit-on, en mai 1802 le lieu d’embarquement des troupes d'Ignace, combattant anti esclavagiste, sont autant de sites qui méritaient d’être mis en valeur pour le visiteur. Mais la commune s'est engagé depuis longtemps dans une politique environnementale poussée avec la mise en place de structures à vocation pédagogique pour la protection de l’environnement et de la préservation des sites naturels. Le travail effectué par le Parc paysager et la Maison de l'environnement, située dans le centre ville, qui se propose de faire découvrir le patrimoine naturel par des excursions (circuit dans la mangrove, sites historiques dont le site de Bautiran, îlet Macou, plage de Pointe Sable…) et les efforts engagés vers une sylviculture maitrisée (forêt de mahoganys de Deville) ouvrent de larges perspectives sur le plan écotouristique.
Plusieurs personnalités font la fierté de la commune, on citera la poétesse De Kermadec, Raymond Boutin, historien, docteur ès lettres, professeur agrégé d'histoire et de géographie, Georges Cocks, écrivain, poète et romancier, le philosophe Jacky Dahomay, les frères Gibrien et Alain Pauline, célèbres cyclistes.

Visite de Petit-Canal.

Petit-Canal, qui s'étend sur 72 km², traverse la partie nord de la Grande Terre, de la côte est atlantique à la côte ouest caraïbe. La N 6 mène directement au bourg de Petit-Canal. Le Monument de la flamme éternelle à l'esclave inconnu, plus loin, une ancienne prison, et l'escalier monumental de 54 marches en pierre de taille qui mène à l’église Saint-Philippe et Saint-Jacques, rappellent le passé de port négrier. Du promontoire de l'église, vue magnifique sur le pittoresque port de pêche et le Grand Cul-de-Sac Marin. De là, départ pour la visite de la Mangrove, zones littorales des régions tropicales où se développe un groupement de végétaux principalement ligneux, ou les ilets alentour. Une incursion dans la ville permet de découvrir plusieurs exemples d'architecture signée Ali Tur, délégué par le gouvernement après le cyclone de 1928. Le Musée de la Vie d’Antan a pour but de faire connaître le patrimoine culturel de la Guadeloupe par des expositions temporaires. Plusieurs places ombragées, lieux de convivialité et de nombreuses maisons traditionnelles encore bien conservées agrémentent la promenade. Incontournable la visite du Parc Paysager permet de découvrir toute la flore de la Grande-Terre. Il recense plus de 300 espèces à des fins didactiques et culturelles.
Au milieu des paysages de canne à perte de vue émergent de nombreux moulins à vent encore debout, Dévarieux et Girard le long de la D123, Lubeth sur la D121. L'ancienne voie ferrée qui servait à transporter la canne et les vestiges d'usines évoquent l'activité sucrière passée. Sur la route de Port Louis, l'ancien port d'embarquement de la sucrerie Beauport, à Beautiran et le Moulin de Godet. L'habitation Godet, aujourd'hui propriété de l'INRA, jouxtait en 1862 l'usine de Clugny. L'installation, équipée d'un moulin à vapeur produisait 800 tonnes de sucre par an. Elle était reliée par une voie ferrée jusqu' à l'embarcadère de Beautiran dont il reste quelques vestiges. Plus loin, le temple hindou de Gaschet, près de la Ravine du même nom.
L’activité agricole est prédominante à Petit Canal, puisque les zones agricoles couvrent près de 90% du territoire. Au centre de la commune Les Mangles, de part et d'autre de la N8 déploie une réelle activité. La commune souhaite profiter ici d’une filière agricole et d’une filière d’élevage bien structurée pour développer un pôle d’agro transformation. Remarquer la petite chapelle et l'église du Christ Roi. La route en direction de Gros Cap passe devant l'important site de Duval (ruines de l'ancienne usine, mémorial et espace international du Ka). La partie orientale est occupée par les hameaux de Gros Cap et de Sainte-Geneviève. Dans la section de Grand-Maison, un vaste parc d'éoliennes a été installé. Plusieurs petites anses bordent la côte. La chapelle Sainte-Anne, édifiée en surplomb de l’anse de la Savane Brûlée est un joli lieu de pèlerinage. La route mène jusqu'à la magnifique plage de l'Anse Maurice, lieu très fréquenté par les familles le week-end. Au sud de la commune, sur une trentaine d'hectares, se trouve une forêt plantée de mahoganys (belle balade). Cartes touristiques Chemin Bleu et plans-guides de villes disponibles dans les Offices de tourisme. 

 
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