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Morne-à-l'Eau

Grande-Terre - 17 504 Hab.

 

Morne-A-l'Eau : terre de rencontres.

L’endroit fut d'abord nommé “case aux lamantins“ par les Caraïbes car c'était un lieu de prédilection pour la reproduction des lamantins. Vieux-Bourg, sur le littoral du Grand cul de sac marin fut durant tout le XVlllè siècle le centre de la commune. Puis au lieu dit Grippon (du nom d'un propriétaire terrien), s'éleva un nouveau bourg dénommé "Bordeaux-Bourg". L'étymologie de Morne-à-l'Eau proviendrait de la présence d'une source d'eau coulant à flanc du morne Grippon. L'avènement de la canne à sucre et son développement rapide, principalement dans la fertile plaine de Grippon, renforcèrent l'intérêt que lui portaient les colons. Pour faciliter le transport de la canne, le creusement d'un canal fut envisagé.
Ce projet se concrétisa au début du XIXè avec l'arrivée du gouverneur des Rotours. Long d’environ 6 km, la construction du canal des Rotours, qui coûta la vie à une trentaine d'ouvriers recrutés parmi des hommes libres et des esclaves, favorisa le déplacement du bourg du littoral vers l’intérieur des terres. C'est avec l'ouverture de ce canal emprunté par les chalands transportant le sucre que s'organisa la commune. Plusieurs habitations sucreries s'installèrent dont l'importante usine centrale de Blanchet ouverte en 1869. En 1889, 19 sucreries rythmaient la vie économique entièrement orientée sur la produciton de sucre. Ce repositionnement géographique de la ville lui conférait aussi une position stratégique car plus à l'intérieur des terres donc mieux protégée, et permettait un maillage plus étroit de la population sur l'ensemble du territoire.  
La région des Grands-Fonds, plus au sud, proposait déjà d'importantes ressources en cultures vivrières, certains racontent même que fut planté dans la “paroisse“ le premier arbre à pain introduit en Guadeloupe par le sieur Avril en provenance de Polynésie.
Le bourg se développa autour d'un marché où esclaves d'habitations et affranchis venaient vendre chaque dimanche les produits maraîchers qu'ils cultivaient.
Mais au début du XXè siècle, la crise sucrière et les tensions sociales qui l'accompagnaient commencèrent à affaiblir l'économie de la région jusqu'à la fermeture de l'usine centrale de Blanchet en 1979. Plusieurs personnalités ont marqué l'histoire locale. Outre Pierre Monnerville (frère de Gaston), élu maire en 1947, et Gerty Archimède, femme politique engagée, Morne-à-l'Eau a vu naître Auguste Bébian qui accomplit des travaux très poussés sur les techniques de communication pour sourds-muets.
Terre d'échanges et de rencontres, au carrefour des principaux axes routiers vers Pointe-à-Pitre et le Nord de la Grande-Terre, Morne-à-l'Eau forte aujourd'hui de près de 17000 habitants a su maintenir une intense activité commerciale tout en mettant en valeur ses richesses patrimoniales, culturelles et naturelles. La rénovation des espaces publics constitue pour le visiteur un indéniable intérêt. Outre le très remarqué cimetière à damiers, on peut admirer plusieurs édifices conçus par Ali Tur architecte délégué par le gouvernement après le cyclone de 1928 (église Saint-André, presbytère, Ecole Jeanne de Kermadec, perception), les maisons typiques, et apprécier le charme paisible du canal des Rotours qui traverse la ville. Le marché aux vivres, en pleine restructuration, sera une véritable “vitrine“ pour la vente des produits du terroir. La salle polyvalente de Vieux-Bourg, le Centre culturel Cheick Anta Diop en pleine réhabilitation et l'animation des maisons de quartier mises  à disposition des associations témoignent de l'activité culturelle de la commune. Plusieurs fêtes sont organisées dans la ville et la Place Gerty Archimède accueille de nombreuses manifestations. La “fête du crabe“ à Pâques, demeure l'un des plus grands rassemblements culinaires de la Guadeloupe.
Les combats de coqs restent un loisir très prisé des Mornaliens. Ils donnent lieu à des rencontres bruyantes et passionnées entre parieurs. Les combats se déroulent de janvier à Juillet.

Confortant sa réputation de ville sportive (Jocelyn Angloma, ancien footballeur international, est un enfant du pays) de nombreux titres sont régulièrement remportés parles sportifs mornaliens (champion de France de N1 handball pour les filles du Zayen’la en 2015, multiples titres de champion de Guadeloupe en football pour l’Etoile et en handball pour l’Etoile et le Zayen’la). Outre le football et le handball, sports rois dans la commune, la judo, l’athlétisme, le volley et le cyclisme révèlent régulièrement de nouveaux talents. La ville dispose d’ailleurs d’un tissu associatif dense. Le stade Pierre Monnerville, d'une capacité de 1500 places sous tribune couverte (3000 places au total), accueille des compétitions de haut niveau et la commune s'est dotée de nombreuses infrastructures bien réparties sur le territoire. La base nautique municipale de Vieux-Bourg abrite les sports nautiques et activités de pleine nature. La variété de sites naturels, mais aussi la fragilité de l'écosystème du territoire a conduit la ville à encourager la mise en valeur de la biodiversité accompagnant les associations qui œuvrent dans ce domaine. Forte de l’élaboration d’un agenda 21 local en cohérence avec le plan local d’urbanisme (PLU) et le programme de rénovation urbaine, la ville a obtenu dès 2014 pour l’Outre-mer le 1er prix des villes durables, puis en 2018 le 2è prix Eco Actions. Poursuivant cette démarche vers la ville du futur, la ville a lancé “Cœur de Grippon“ le premier projet d’EcoQuartier en Guadeloupe. S’étendant sur les 54 ha du bourg dont 13 ha d’espaces verts, c’est une démarche novatrice et participative qui s’appui sur un réseau d’experts partenaires. Le Schéma directeur urbain s’est construit à travers de nombreuses rencontres avec la population, source inépuisable de suggestions, qui, devenue acteur majeur, s’implique concrètement dans les questions de biodiversité, d’aménagement, d’innovation, de gestion de la vie quotidienne. Les opérations pilotes lancées en 2018 concernent l’aménagement du foncier (parcelles délaissées), l’éclairage public économe, et la plantation de 1000 arbres.

Visite de Morne-A-l'Eau

Située au cœur de la Grande Terre, sur une superficie de 6450 ha, la commune Morne-à-l’Eau offre une exceptionnelle varitété de paysages.  Trois zones connues pour leur remarquable biodiversité couvrent son territoire : la plaine de Grippon, les Grands-Fonds et le littoral du grand Cul-de-Sac Marin.
Le relief uniformément plat de la plaine fertile de Grippon contraste avec les escarpements de failles, au Nord et au Sud (Grands-Fonds), qui sont nets et bien marqués dans le paysage.  Elle abrite une nappe souterraine de qualité qui alimente en eau la commune, une des plus grandes réserves d’eau de la Grande Terre. Parc paysager naturel, elle se parcourt aisément lors d’une randonnée à travers les champs de canne. A proximité de la N5, les vestiges de l'ancienne usine de Blanchet. Morne-à-l’Eau a gardé sa vocation agricole et si la culture prédominante reste la canne à sucre, ses terres sont essentiellement consacrées aux pâturages pour l’élevage, bovin principalement, et dans une moindre mesure aux cultures vivrières et légumières. C'est par la D109, en direction de Jabrun, que l'on pénètre dans la région des Grands Fonds (partagée avec les communes des Abymes, Sainte-Anne et Le Gosier), vallées étroites (dolines) enserrées dans de petits mornes calcaires occupés par des cultures vivrières, fruitières et plantées d'arbres à pain. Une promenade dans le bourg où règne une intense activité permet d'admirer plusieurs bâtiments publics conçus par Ali Tur, notamment l'église Saint-André, la Mairie et l'école primaire Jeanne de Kermadec (remarquer les carrelages, les menuiseries en persiennes mobiles, les garde-corps et les emmarchements extérieurs. Au fil de la visite, on remarque les bustes de personnages historiques (Delgrès, Schœlcher, Eboué, Gerty Archimède) et quelques façades de maisons traditionnelles. La Place Gerty Archimède, lieu central, ou sur la discrète Place Nelson Mandela, petite placette en cours de réaménagement qui compte un bel alignement de bois gli-gli autorisent un moment de détente. Le paisible canal des Rotours qui traverse la ville est toujours là. A la sortie de la ville en direction de Petit-Canal (N6), les vestiges de l'ancienne usine de Pointe-à-Retz. Sur la N5 en direction des Abymes, l'étonnant cimetière à damiers, immanquable. La D107 mène à Vieux-Bourg. Avec le port de pêche départemental de Vieux-Bourg, la pêche reste une activité largement pratiquée et la ville organise chaque année “la fête du Lambis“. Ce typique village de pêcheurs est le point de départ des bateaux pour la découverte du Grand cul-de-sac marin, vaste espace de 15 000 ha protégé par le long récif corallien des Petites Antilles, qui renferme une faune et une flore exceptionnelles. De là, il est facile d'embarquer pour la visite des ilets ou la remontée du canal des Rotours ou de Perrin. Le site se prête naturellement à l’accueil d’une étape du TGVT (Tour de Guadeloupe en Voile Traditionnelle) et la base nautique propose différentes activités (kayak, standle paddle, voile, voile traditionnelle, aviron etc.). De l'église, on jouit d'une vue exceptionnelle sur la mer et la plaine de Grippon. Dans le cimetière contigu, le tombeau de Félix Gama, premier “maire nègre“ de Morne-à-l'Eau. En contrebas, un beau jardin créole avec une diversité d’espèces horticoles contribue à donner un cachet particulier à ce lieu pittoresque. A la sortie du bourg, une petite route mène à la charmante plage de Babin. La D106 vers Les Abymes conduit jusqu'au canal de Perrin. Sur la gauche, des champs de canne à perte de vue et, posté en haut d'un morne, la chapelle de Notre-Dame de la belle Espérance. De là, vue imprenable sur la campagne environnante. A la période de Pâques, les marchands de crabes postés le long de la route s'en donnent à cœur joie. A Morne-à-l'Eau, le crabe est roi. Recherché dans la mangrove et plus loin dans les terres, il se retrouve en matété, farci, en paté ou à gros sel dans tous les restaurants de la place et chez les Mornaliens qui savent le mettre “à toutes les sauces“. Un vrai business pour les plus habiles chasseurs munis de leur piège à crabes. Cartes de Guadeloupe touristiques Chemin Bleu et plans-guides de villes disponibles dans les Offices de tourisme. 

 
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